Vendredi 31 mai 2019 – 17h

Quoi qu’il en soit, nous en étions restés à la quatrième fixation qui consiste à fixer son attention. C’est comme hier, quand j’ai parlé des yeux ouverts. Au Japon traditionnellement, on fabrique le bois pour appeler au zazen, en forme de poisson, parce que le poisson a toujours les yeux ouverts. Et le mokugyo aussi symbolise ces yeux ouverts du poisson. Quand on a les yeux ouverts, on peut fixer son attention, sur l’unité de toute chose par exemple.

Donc là, la quatrième fixation de l’attention consiste à fixer son attention (c’est-à-dire il faut y penser) sur le fait que les phénomènes quels qu’ils soient n’ont pas de soi.

J’en reviens encore à l’histoire des herbes folles, avec le vent, il y a un mouvement, c’est harmonieux, mais il n’y a pas de soi. Ce ne sont pas les herbes qui bougent, le vent n’a pas de soi non plus c’est un phénomène de haute pression, basse pression, chaleur, humidité, c’est une interdépendance. Connecté et interdépendant.

Fixer son attention, ça consiste à considérer quelque chose en utilisant 100% de ses capacités. Alors on fixe son attention, et on oublie tout le reste. Par exemple quand vous m’entendez parler, sans le faire exprès vous écoutez et vous fixer votre attention sur mes paroles ; ça aide à passer le temps et on oublie un petit peu ses douleurs et ses difficultés ; quand on se concentre sur une chose on oublie le reste, et en particulier son ego et ses opinions.

Donc Maître Nagarjuna dit :

« Observer les choses telles qu’elles sont, sans ego et sans opinion, c’est le point de vue de la sagesse. »

C’est le point de vue de la sagesse, c’est le point de vue de la conscience d’un Bouddha en zazen. Sensei nous répétait toujours : « Quand vous faites zazen, vous êtes semblable à Bouddha. » Moi je me disais : il dit ça pour nous flatter, il se moque de nous. Mais maintenant je comprends que zazen et Bouddha ne font qu’un.

L’autre fois quelqu’un m’a dit : « Il y en a qui sont assis en zazen, mais ils pensent, ils pensent à autre chose, ce ne sont pas des bouddhas » Moi je pense que même ceux qui pensent en zazen, même ceux qui ont mal, sont complètement des bouddhas. C’est ça un Bouddha : un être humain qui s’efforce à la posture de zazen. Parfois il est bien, parfois il n’est pas bien, parfois il pense parfois il ne pense pas, mais sa façon de penser, sa façon d’avoir mal n’est pas celle d’un être humain ordinaire, c’est le point de vue de la conscience d’un bouddha en zazen. C’est très important de percevoir cela, percevoir la puissance fondamentale de la pratique de zazen, et que cette pratique de zazen (je ne sais pas si j’emploie le bon terme) est inhérente à l’être humain.

Kin-hin

Je voudrais vous montrer la posture des mains, quand on marche à la fin du kin-hin, et qu’on utilise quand on marche dans les temples : les mains à plat, au-dessus du nombril, les doigts se superposent, les pouces en contact. Comme ça c’est joli, tout le monde est pareil, c’est très délicat.

Zazen

Donc ces fixations de l’attention, c’est des propos d’approfondissement de sa réflexion. Dans la pratique du zen, on corrige la posture, on explique la respiration, c’est important d’expliquer aussi la posture de l’esprit.

Les phénomènes n’ont pas de soi. C’est un koan.

Dans les religions judéo-chrétiennes, on dit : « Il n’y a qu’un seul Dieu. » C’est vrai, mais là où réside leur erreur, c’est qu’ils pensent que cet unique Dieu a un soi. Non, il n’en a pas, parce que tous les phénomènes sont sans soi.

Pour nous les bouddhistes, on nous dit : « Il n’y a qu’un seul Dieu », oui, d’accord. « Il y a plusieurs Dieux », oui, c’est sympa. Il n’y a pas de contradiction.

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