Kusen donné lors du camp d'été 2013 - Temple zen Yujo Nyusanji

Je reprends l’enseignement de Jayata, ou plutôt de son maître Kumadata. Jayata demande à son maître :

« Mes parents ont toujours eu la foi dans le Bouddha, dans son enseignement, dans la communauté. Pourtant ils ont toujours été en mauvaise santé, la plupart du temps ce qu’ils ont fait n’a pas marché, en tous les cas pas comme ils l’auraient souhaité. A côté de cela, nos voisins qui étaient cruels, violents, appartenaient à la mafia, qui n’avaient pas un gramme de foi en quoi que ce soit, ont toujours été en bonne santé, ils sont prospères et leurs entreprises sont couronnées de succès. Donc mes parents qui ont depuis longtemps pris refuge dans les trois trésors, devraient être en bonne santé, mais c’est le contraire, rien ne marche, ni l’argent, ni la santé, ni la famille. Donc pourquoi ces gens mauvais sont-ils bénis, et pourquoi des gens qui sont bons, qui essaient de faire un effort,  qui partagent le peu qu’ils ont, qui ont des bonnes pensées sur les gens, sont-ils maudits ? »

Le maître lui répond :

« De nos jours il y a beaucoup de gens qui pensent comme ça. Imagine-toi, même ceux qui sont devenus moines pensent comme ça, alors c’est normal que les laïcs aussi pensent comme ça. »

Et le dix-neuvième patriarche ajoute :

« Je ne vois pas là de quoi douter. Il faut savoir qu’il y a trois temps pour la rétribution karmique. Il est fréquent de voir les bons et les compassionnés mourir jeunes, il est fréquent de voir des gens cruels vivre longtemps. Les salauds prospèrent et les bons trouvent seulement de la misère. Les ignorants et ceux qui n’ont pas écouté correctement l’enseignement ne connaissent rien à ce sujet, au sujet du passé et de ses conditions de cause à effet. Ils ne comprennent pas non plus le futur, ils se font juste des illusions au sujet du présent. Ils pensent qu’il n’y a ni cause, ni effet, et que les mots tels que la misère, l’infortune ou la bénédiction sont sans aucun sens, que c’est juste un coup de chance. C’est le maximum de la stupidité.

En ce qui concerne le karma des trois périodes :

- le premier est celui qui porte des résultats dans la vie présente : quand le bon ou le mauvais karma est fabriqué dans la vie présente, et qu’on en reçoit les résultats dans la vie présente.

- le second est celui qui porte des conséquences dans la vie suivante : les cinq transgressions impardonnables et les sept transgressions mortelles portent nécessairement leurs conséquences dans la vie suivante. Quand on pratique quelque chose de très lourd, comme le viol, ou le meurtre, la plupart du temps les résultats apparaissent dans la vie suivante.

- le troisième est celui qui porte une conséquence dans la vie après la suivante, c’est-à-dire dans deux naissances, ou trois, ou cinq. Si on accumule du karma grave dans la vie présente, les résultats en sont parfois ressentis dans la troisième ou quatrième vie, ou même dans d’innombrables vies dans le futur. C’est pour cela que même si quelqu’un reçoit des résultats dans le présent, à cause d’un bon karma d’une vie passée, le résultat peut ne pas être identique à cause d’un ancien karma antérieur à la dernière vie. Donc les gens dont on dit qu’ils ont un bon ou un mauvais karma mélangé, font l’expérience soit de bons, soit de mauvais résultats dans le présent : il ya du bon, il y a du mauvais. Donc ceux qui ont des bons et mauvais karma mélangés reçoivent des résultats mélangés de bien et de mal.

Chaque être humain, enfin la majorité des êtres humains, ont parfois cachés en eux des karmas très, très lourds dont ils ne connaissent pas l’origine, ils ne s’en souviennent plus, ça peut être des karmas de plusieurs vies.

« Il faut bien savoir, dit le maître, que le pouvoir du karma est extrêmement lourd et puissant, et la pratique du Dharma du Bouddha, la pratique du zazen, des sesshins, des fusés, du samu... fait en sorte que des résultats extrêmement graves du passé, qui nous menacent, sont changés en résultats légers : cela affaiblit le poids des rétributions. Et les résultats légers deviennent inexistants dans le présent, par notre pratique. Cela signifie que le mal causé dans les dix passés devrait être expérimenté dans le futur comme une souffrance sévère, mais certaines fois, grâce à la pratique du dharma, il est expérimenté de manière légère. On peut être malade, les choses peuvent ne pas marcher correctement, les gens peuvent vous critiquer... il y a toutes sortes d’exemples de "recevoir légèrement une influence mauvaise" dans le présent, mais qui auraient dû être une souffrance sévère. C’est pourquoi on devrait avoir de plus en plus confiance dans le pouvoir de la pratique du dharma, parce que les résultats du mauvais karma du passé lointain peuvent tous être rendus légers, seulement si vous êtes courageux, énergique dans votre pratique. »

Alors même si en tant qu’étudiant de la Voie, en tant que disciple, vous comprenez très bien la Voie et êtes très sérieux, il se peut que vous ayez une mauvaise réputation, ou que malgré vos efforts vous ayez une mauvaise santé. Vous devez réaliser que ce sont des exemples de résultats graves amoindris par la pratique et expérimentés légèrement. Ainsi, si vous comprenez cela, vous n’en voudrez pas à ceux qui se conduisent mal  aujourd’hui, vous ne serez pas choqués de voir que, bien qu’ils se conduisent mal, ils ont de la chance. Même si des gens assassinent et blessent, ne les blâmez pas, même si ces assassins sont vénérés et respectés, ne les haïssez pas.

Le karma de pratiquer la voie augmente chaque jour, et le mauvais karma des vies antérieures décroit chaque jour. Donc la pratique est importante. On doit pratiquer régulièrement, sincèrement.

Ainsi, même si vous avez maintenant connaissance du karma des trois temps, vous ne connaissez pas encore la racine du karma. Je vais vous l’expliquer au prochain zazen.

 

Maitre Kosen

Mardi 6 août 2013

Suite du kusen : L’esprit est originellement pur, sans commencement ni fin

 

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